#1 – UN PLAN DE VÉGÉTALISATION MASSIVE
La nature est notre meilleure alliée. Le végétal ne constitue pas une menace. Au contraire ils sont la solution à beaucoup de nos maux : stockage du carbone et de l’eau, rafraîchissement, épuration de l’air, amélioration du cadre de vie, convivialité….
L’urbanisme de la ville et ses modes d’aménagement doivent être totalement revus pour offrir une place prépondérante à la nature en ville.
#1•1 Une coulée verte emblématique
Nous introduirons la nature au cœur de la ville. Sur un tracé allant de la place des Salins à la place Delille en passant par les places de Jaude et Gaillard, une «coulée verte» multipliera les aménagements paysagers pour transformer le centre-ville en rivière végétale où il fera bon déambuler. La conception de cette coulée verte répondra à un triple objectif : remettre du végétal sur des espaces ultra-minéralisés, valoriser un tracé de déplacement doux dans un cadre agréable, établir un corridor écologique pour améliorer la qualité de l’air et lutter contre les îlots de chaleur du bitume et du béton.
La réalisation de ce projet majeur qui modifiera l’image de Clermont-Ferrand sera attribuée à l’issue d’un concours international ouvert naturellement aux entreprises locales. Il s’agira de choisir les meilleurs pour réaliser le meilleur et marquer ainsi visuellement la volonté de transformation de la ville grâce au retour de la nature en ville. La conception de cette coulée verte emblématique deviendra une carte de visite de notre ville qui répondra en le complétant au classement UNESCO de la chaîne des Puys et de la faille de la Limagne.
#1•2 Planter 10 000 arbres
Les bienfaits liés à la présence d’arbres en ville ne sont plus à démontrer (épuration de l’air, rafraîchissement, biodiversité, convivialité). Nous nous engageons à planter sur tout le territoire de la commune 10 000 arbres sur la durée du mandat en faisant appel à différentes espèces adaptées à résister au réchauffement climatique.
Dans un premier temps il conviendra d’élaborer une charte d’aménagement de l’espace public qui fixera pour les services la place à donner aux arbres dans la ville, leur entretien et les aménagements à prévoir afin qu’ils puissent se développer pleinement tout en étant compatibles avec la présence de nombreux réseaux enterrés.
#1•3 Un espace vert par quartier
L’absence de nature près de son logement constitue une inégalité sociale supplémentaire. Quelles que soient les enquêtes d’opinion effectuées, la présence d’un jardin demeure le premier équipement public spontanément cité par les personnes interrogées pour améliorer la qualité de vie en ville. Nous nous engageons à ce que chaque quartier dispose a minima d’un espace vert de type square, à la fois lieu de détente et de promenade, intégrant terrains de jeux pour les jeunes et aires de pique-nique. Lieux d’échanges, de discussions et de rencontres, ces salons de verdure auront également pour vocation de rompre l’isolement, de renforcer les liens sociaux et d’offrir un point fraîcheur convivial en période estivale. L’accessibilité du parc Montjuzet sera repensée avec des navettes de transports en commun clairement identifiées et une future voie cyclable menant directement du centre-ville au Parc. Nous transformerons ce parc en un vaste espace ludique et pédagogique sur la biodiversité pour les enfants.
Nous nous attacherons également à développer les jardins familiaux. Ils constituent des poumons verts qu’il nous faut préserver et entretenir. Nous étudierons comment les faire mieux connaître comme lieux de promenade et d’apprentissage de la biodiversité pour les familles. Nous étudierons comment organiser un marché de fruits et légumes et encouragerons la création de structure de commercialisation des productions
locales. Des solutions pour prévenir et sanctionner les actes d’incivilités ou délictueux seront étudiées avec les habitants.
#1•4 Végétalisation des bâtiments et des rues
Les toits et les façades végétalisés constituent un grand réservoir de surfaces propices au retour de la biodiversité en ville, à la qualité de l’air, à son rafraîchissement, à l’amélioration du cadre de vie et à la gestion des eaux pluviales. À la différence du sol, ces surfaces sont peu exploitées et relativement abritées des perturbations urbaines. Un appel sera lancé aux particuliers disposant d’un mur pignon donnant sur un espace public afin que ceux-ci soit végétalisés par les services municipaux.
Un plan de rénovation des secteurs piétonniers sera lancé avec pour priorité la végétalisation des trottoirs.
Un bâtiment communal sera choisi pour jouer un rôle de démonstrateur et, d’ici la fin du mandat, nous nous engageons à végétaliser tous les bâtiments municipaux, y compris les écoles.
Les Clermontois seront également invités à jardiner leur ville, en pied d’arbre ou d’immeuble, sur leurs balcons, dans leurs jardins ou à installer des jardins familiaux ou partagés près de leurs habitations. La Ville de Clermont s’engagera à soutenir les habitants qui souhaitent s’investir dans la fabrique d’une ville résiliente, plus verte,
plus ouverte, plus durable. Un accompagnement des propriétaires et des particuliers volontaires sera mis en place.
#2 – UN URBANISME REPENSÉ
L’urbanisme de la ville et ses modes d’aménagement doivent être totalement revus pour offrir une place prépondérante à la nature en ville, permettre un fonctionnement sobre en émissions carbone et offrir un meilleur cadre de vie.
#2•1 Développer les réseaux de chaleur et les réseaux de froid
La Métropole travaille sur un schéma directeur sur des réseaux de chaleur. Son objectif est d’évaluer la possibilité d’étendre les réseaux en s’assurant de leur viabilité économique. Cette approche est bonne et sera poursuivi. Pour autant nous intégrerons dans ce schéma le déploiement de réseaux de froid afin d’améliorer le confort d’été et réduire le développement des climatisations individuelles très gourmandes en énergie et
dont les rejets de chaleur contribuent au réchauffement urbain. Nous travaillerons également avec la Région, l’État et l’Union Européenne à la création d’un véhicule financier qui devra permettre de financer ces réseaux et d’accélérer leurs mises en service.
#2•2 Massifier la rénovation thermique des logements
Clermont Auvergne Métropole a certes mis en place une plateforme pour la rénovation énergétique des logements (Rénover+). La vitesse de croisière de celle-ci n’est toutefois pas satisfaisante avec 200 logements accompagnés par an alors que 52 000 sur la métropole sont des passoires thermiques qui accélèrent la consommation d’énergie et qui grèvent le budget des ménages. Il faut donc passer d’un mode opératoire artisanal à une mise en œuvre industrielle, ce qui sera également bon pour l’emploi local. Les fonds nécessaires seront levés via le véhicule financier évoqué dans le point précédent. Un dispositif spécifique sera mis en place pour accompagner les copropriétés.
#2•3 Développer fortement la production d’énergies renouvelables
Avec le photovoltaïque et la géothermie peu profonde, le territoire clermontois bénéficie de gisements de production d’énergies renouvelables sous-exploités. Nous lancerons un plan de développement massif des énergies renouvelables en nous appuyant sur des coopératives citoyennes de production d’énergies renouvelables. Au titre de l’exemplarité de l’administration municipale, d’ici la fin du mandat, tous les bâtiments municipaux seront équipés de panneaux solaires et de capacités de stockage de l’électricité ainsi produite pour rendre le surplus au réseau.
Un plan hydrogène sera également initié, tant au niveau de la mobilité avec une réflexion au niveau des transports en commun notamment sur l’utilisation de bus à hydrogène que du stockage de l’électricité produite par les énergies renouvelables.
L’incinérateur du Puy de Crouel produit de la chaleur qui est transformé en électricité laquelle est versée sur le réseau électrique avec une déperdition énergétique est forte. Avec l’aide financière de l’État et de l’Europe, nous installerons l’équipement nécessaire (électrolyseur) pour produire sur place la première hydrogène verte d’Auvergne-Rhône-Alpes. Cet hydrogène alimentera les stations de recharge pour véhicules à hydrogène
(installées sur la métropole), mais aussi le futur train à hydrogène Clermont-Lyon. Le surplus sera vendu aux industries locales qui commencent à convertir leurs équipements. Nous contribuerons ainsi concrètement à la décarbonations de la production d’énergie.
#3 – LA PARTICIPATION, CLEF DU SUCCÈS
#3•1 Un Conseil Citoyen et Environnemental
Un Conseil Citoyen Environnemental (CCE) sera constitué de citoyens tirés au sort sur la liste électorale de tous les quartiers et des associations concernées par l’environnement. Ils seront accompagnés par des experts, les services compétents de la ville et les entreprises attachés au développement d’une économie responsable et solidaire de notre ville. Le conseil Citoyen Environnemental aura à proposer les meilleures solutions selon des objectifs qui leurs seront confiés. Les grands projets feront l’objet d’une présentation des meilleures solutions avant toute décision du Conseil Municipal. A l’inverse, le CCE pourra s’auto-saisir de sujets en lien avec l’environnement, auditionner des structures extérieures et produire des rapports sur des sujets particuliers de son choix.
#3•2 Un adjoint spécial à l’écologie
Au-delà d’un volontarisme réel, la bataille de l’écologie nécessite une incarnation pour être gagnée. Le mandat d’adjoint à l’écologie ne doit plus s’exercer dans une logique de silo. L’écologie n’est pas une thématique comme une autre. Elle doit devenir la colonne vertébrale de la politique de la ville et se décliner dans tous les domaines. Sujet transversal par essence, elle doit pouvoir s’appuyer sur un adjoint dont les prérogatives transversales, en particulier sur les questions de logement et de transport, sont reconnues par ses collègues et l’administration municipale. Cet élu fonctionnera en binôme avec un fonctionnaire directement rattaché au Directeur Général des Services (DGS) chargé de veiller à ce que les décisions prises au quotidien par l’administration municipale soient conformes aux objectifs écologiques fixés, notamment l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050. A ce titre la neutralité carbone sera visée pour tout nouvel équipement municipal.
#4 – UNE MOBILITÉ VERTUEUSE
Clermont-Ferrand a tout pour devenir une référence mondiale en termes de mobilité durable grâce à la présence sur son territoire de Michelin et à la création à venir à l’automne 2020 d’un Institut National Polytechnique qui devrait abriter un Pôle d’expertise internationale sur la mobilité durable. La France ne pèse que 0,96% des émissions mondiales des émissions de GES. Au titre de l’universalisme qui l’irrigue depuis 1789 elle se doit d’incarner un modèle de développement reproductible dans de nombreux pays, qui soit compatible avec la finitude de la planète.
Nous développerons de nombreuses propositions dans le volet mobilité de notre programme. Certaines répondent très concrètement à l’urgence climatique.
#4•1 Un arrêt de bus à 5 minutes de chez moi
Le SMTC avec l’accord de la Métropole et de la ville de Clermont souhaite allonger les lignes B et C avec une exploitation en site propre et des bus électriques. L’expérience du tramway sur pneus doit nous inciter à la prudence en matière de choix technologiques et stratégiques, d’autant que le coût envisagé pour cette opération est de 235 M€. Nous proposons donc de façon plus globale de renforcer le maillage des transports en commun notamment sur Clermont en se fixant pour objectif « un arrêt de bus à 5 minutes de chez moi » et à 40 minutes maximum du cœur de ville. Ce renforcement des transports en commun desservant tous les quartiers pourra se faire via le développement de navettes électriques de petite capacité pratiquant l’arrêt à la demande, en correspondance aussi avec les lignes majeures, comme dans certaines villes italiennes. Dans le même temps nous demanderons le remplacement de tous les bus diesel du SMTC par des bus à énergie alternative (gaz, électrique, hydrogène).
#4•2 Des liaisons express avec les communes de la métropole
La métropole est marquée par des mouvements pendulaires importants de la part de la personne habitant en dehors de Clermont-Ferrand mais venant y travailler quotidiennement. Pour éviter ces flux et les pollutions ainsi générées nous demanderons au SMTC la création de parkings relais en périphérie de ces communes
péri-urbaines avec la création de lignes express de bus propres reliant ces parkings au centre de Clermont.
#4•3 Mise en œuvre de la Zone à Faibles Émissions
Le Président de la métropole s’est engagé auprès du gouvernement à mettre en place une Zone à Faibles Émissions interdisant la circulation de véhicules les plus polluants dans le périmètre de Clermont-Ferrand. Nous tiendrons cet engagement mais en l’accompagnant de mesures financières de soutien aux populations les plus fragiles. Nous nous engageons par ailleurs à initier une large consultation des Clermontois sur le sujet et à donner l’exemple avec une flotte municipale propre à 90 % (hors véhicules spécifiques).
#4•4 Des grands axes réservés aux modes de déplacement doux
La ville de Clermont-Ferrand se caractérise par la présence de véritables autoroutes urbaines non loin du centre-ville (boulevard Pourchon ou Côte Blatin par exemple).
Cette situation n‘est pas satisfaisante sur le plan sanitaire avec des populations exposées à des niveaux de bruits et d’émissions de polluants particulièrement élevés. Dans le cadre d’une démarche participative nous étudierons sur ces axes l’aménagement d’une voie réservée aux transports en commun ou aux modes doux, au vélo notamment.
#5 – RÉDUIRE SES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE PAR UNE ALIMENTATION CHOISIE
La modification de notre mode d’alimentation est l’un des leviers les plus simples et effcaces pour réduire notre empreinte carbone. À ce titre, les cantines qui relèvent de l’administration municipale ont un rôle essentiel à jouer tant en termes de pédagogie que de réduction concrète de nos émissions de gaz à effet de serre (GES).
#5•1 Un repas alternatif végétarien à chaque repas
Des efforts conséquents ont déjà été réalisés. Aujourd’hui 47 % des repas servis sont issus de l’alimentation durable (circuits courts, produits de saison …) dont 18,6% de bio. En 2022, nous relèverons cet objectif en offrant notamment la possibilité de choisir un repas végétarien à chaque repas.
#5•2 Objectif 90% issus de circuits courts d’ici la fin du mandat
En lien avec le Plan Alimentaire Territorial porté par le Grand Clermont et le Parc Naturel Régional Livradois-Forez, nous nous engageons à atteindre dans les cantines 90% d’aliments issus de circuits courts avant la fin du mandat.
#5•3 Une politique foncière pour constituer une ceinture maraîchère
Pour des raisons multiples, la métropole clermontoise ne dispose pas d’une ceinture maraîchère lui permettant une relative autonomie alimentaire. Nous lancerons une politique d’acquisitions foncières sur des terrains agricoles que nous concéderons à des fins d’exploitation maraîchère, soit à des exploitants privés, soit à des associations de type fermes urbaines. Nous soutiendrons également la mise en place de circuits courts dont la vente directe des producteurs aux consommateurs.
Bonjour,
À propos d’écologie, le projet que vous portez sur les « Côtes de Clermont » n’est pas décrit: outre l’élargissement du statut d’Espace naturel sensible à l’ensemble du territoire encore « naturel » sur les quatre autres communes concernées (BlanzaT, Cébazat, Durtol et Nohanent), les choix de gestion mériteraient d’être précisés, pour que cet espace redevienne un espace vert ouvert aux populations riveraines, notamment celles des quartiers nord, grâce à l’amélioration de la réputation du site.
D’autre part, les toitures en terrasse des zones commerciales mériteraient d’être équipées de panneaux photovoltaïques, ainsi que les aires de stationnement: ce sont des surfaces importantes qui seraient ainsi valorisées, et ce choix me semble plus pertient que d’envisager, comme certains le font, d’installation de ces panneaux en zone encore naturelle ou végétalisée.Et, puisque vous évoquez Michelin, l’alerte liée au maintien d’une activité productive sur Clermont Ferrand devrait rappeler aux responsables la demande solennelle du directeur général, il y a quelque quatre ans, auprès des décideurs clermontois: vous devez aider la direction de l’entreprise à garder son siège sur Clermont, car certains actionnaires estiment qu’une grande ville, voire la capitale seraient plus adaptées. Il y a bien une politique municipale et de la Métropole à afficher en faveur de l’activité économique, par les transports (train, avion), par les services de niveau supérieur (université, recherche, finances). Il s’agit d’inventer, de proposer un modèle nouveau associant écologie et économie, qui est possible. l’écologie devrait faire rêver plus que faire peur. Notre programme mériterait de se traduire par le projet d’un monde nouveau.